Secteur automobile : vers une transition bas carbone

A l’heure où le secteur de l’industrie est en plein réinvention, la transition vers une industrie automobile à faible emprunte carbone se pose comme un enjeu majeur. Les problématiques et les solutions potentielles sont de plus en plus évoquées dans ce domaine.

La situation actuelle de l’industrie automobile en France : opportunités et axes de transformation

Ces dernières années, les objectifs prévus par la France en termes de réduction de gaz à effet de serre (GES) se sont avérés nettement en dessous des prévisions. En effet, la réduction de ces émissions devrait atteindre 40% d’ici 2030 mais au vu du rythme actuel, si l’Etat souhaite atteindre cet objectif, il faudra doubler les efforts de réduction des GSE. Il est donc essentiel de trouver des solutions adaptées pour répondre à ces défis, d’autant plus que le secteur automobile est le seul à connaître une augmentation continue des émissions de GES depuis 1990. De plus, les restrictions réglementaires concernant les véhicules neufs ajoutent une difficulté considérable au secteur.

Malgré ces contraintes réglementaires et les limitations en termes de ressources, il est possible de saisir de nouvelles opportunités et de mettre en œuvre de nouveaux leviers de transformation dans l’industrie automobile. Effectivement, les avancées technologiques, notamment l’émergence du numérique, les changements des modes de consommations, les exigences et les attentes des nouvelles générations, offrent des pistes prometteuses pour progresser vers les objectifs fixés par la France. Il est important de s’appuyer sur ces exemples précédents pour diriger l’industrie dans la bonne direction.

Plusieurs associations travaillent sur la question de transition vers le bas carbone en France, le Shift Project qui s’est penché sur la question, a rédigé un rapport développant plusieurs axes et possibilités de transformations évoquées par le PTEF (Plan de Transformation de l’Économie Française). D’après ce plan, 3 axes sont proposés pour la décarbonation du secteur automobile :

La réduction de l’emprunte carbone des véhicules hors de la phase d’usage

La réduction de l’empreinte carbone passe par la quantité des matières utilisée pour la fabrication d’un véhicule. Une des idées du PTEF est l’allègement des véhicules neufs. Il faudrait également un affichage obligatoire de l’empreinte carbone lors de la fabrication ainsi qu’une indication de la provenance de la voiture.

Le développement, la production ainsi que la diffusion en grande série des véhicules sobres et bas carbone en France

En ce qui concerne ce deuxième axe, hormis l’allègement des véhicules, il faut prendre en compte d’autres leviers tels que l’aérodynamisme et la maîtrise des équipements consommateurs d’énergie par exemple. Il pourrait également être intéressant de mettre en place des dispositifs incitatifs avec un système de bonus ou d’aides spécifiques.

L’accompagnement et la saisie des opportunités liées aux évolutions de l’usage du parc automobile

D’après le PTEF, d’ici à 2050, le parc automobile français sera bien différent d’aujourd’hui même si certaines évolutions sont déjà en cours. En effet, les transports en communs et deux roues sont beaucoup plus utilisés et le seront d’autant plus d’ici à 2050, ce qui devrait mener à baisse importante de l’usage des véhicules personnels. Cette modification des mobilités créera des opportunités importantes dans le développement des nouveaux modes de transports (deux-roues électriques par exemple) mais aussi pour l’emploi en France avec une augmentation de la demande de main d’œuvre sur le secteur de la mobilité routière.

 

En somme, malgré les retards de progression de certains objectifs, la France ne manque pas d’opportunité sur le secteur automobile et celles-ci permettraient de relancer une économie avec un marché d’emploi en croissance.